Le mois de mars prend des couleurs médiévales au Malp, avec l’exposition de The Street Yéti consacrée au Roman de Renart. Où l’on croise Ysengrin, Chantecler et tous les animaux de ce classique du XIIe siècle, dans une atmosphère qui rappelle celle du lac de Paladru.
Un air d’enfance et de malice souffle sur le Malp, avec l’exposition temporaire proposée par The Street Yéti. L’artiste nous plonge dans l’univers du Roman de Renart, classique de la littérature médiévale, auquel elle donne une nouvelle jeunesse et une petite touche locale.
« Je suis partie du livre en ancien français, que j’ai réécrit en vers et en français contemporain, explique-t-elle. J’ai utilisé des niveaux de langue varié – du soutenu au grossier – conformes à l’esprit de cette histoire irrévérencieuse. »
Bestiaire satirique
Parodie de roman courtois, le Roman de Renart se moque des puissants avec esprit et facétie. Ni les seigneurs, ni l’Eglise, ni les normes sociales ne sont épargnés par ce filou de Renart, prompt à se jouer de la sottise, de l’envie ou de la vanité. Incarnées par des animaux, les institutions du Moyen Age révèlent leur visage à travers les caractères de chaque espèce. Le loup Ysengrin, le coq Chantecler, le chat Tibert sont devenus des personnages-types. Et le goupil Renart a fini par donner son nom à l’animal lui-même. Un tel bestiaire ne pouvait qu’inspirer The Street Yéti, dont le travail est depuis longtemps peuplé d’animaux et de créatures sauvages.
Clins d’œil aux collections
Aux visiteurs du Malp, l’artiste propose une petite chasse aux trésors à travers certaines planches exposées. Ses illustrations de scènes du roman intègrent des objets médiévaux empruntés au musée et des décors renvoyant au site archéologique de Colletière. Saurez-vous repérer ces clins d’œil au lac de Paladru du Moyen Age ? Une jolie manière d’inviter à trouver des passerelles entre fiction et réalité, dans l’esprit de ce roman satirique aux échos toujours très actuels.
Kaléidoscope visuel
Pour ses créations visuelles, The Street Yéti s’est donné comme contrainte l’usage d’une technique graphique différente par chapitre du roman. « Je souhaitais surprendre, mais aussi traduire le foisonnement de l’écriture », indique-t-elle. La surprise est réussie. On passe du roman-photo – avec des prises de vue au col Bayard – à la linogravure, du détournement de photos et d’anciennes affiches scolaires à la peinture sur toile cirée et toile de lin… sans oublier la présence des personnages du roman en peluches de la taille d’un enfant, aux museaux plus vrais que nature. Humour et poésie se marient pour un retour joyeux vers le Moyen Age.
Le Roman de Renart
Exposition temporaire
Du 4 au 30 mars 2025