Très prisées des visiteurs, les maquettes donnent à voir et à ressentir la vie quotidienne des temps anciens. Mêlant réalisme et émotion, elles sont un support de transmission incontournable. Rencontre avec Laurie Michel, qui a réalisé celles des villages du Néolithique et de l’An Mil du lac de Paladru.

Elles attirent le regard dès l’entrée au MALP, et nul enfant, petit ou grand, ne résiste à la fascination qu’elles exercent. Etonnantes de réalisme, les maquettes au 1/100e des deux villages, néolithique et médiéval, ainsi que celles (au 1/400e), de la fortification du Châtelard et du château de Clermont, font partie des incontournables de l’exposition permanente. On doit ces réalisations au savoir-faire de l’atelier Ducaroy Grange (Villeurbanne), notamment à
Laurie Michel qui a déployé des trésors d’habileté et de créativité.

Exactitude et créativité

Maquettiste depuis dix ans, Laurie Michel a reconstitué les deux villages après s’être plongée dans la documentation sur le Néolithique, l’An Mil et sur les fouilles du lac de Paladru. « Les archéologues m’ont communiqué les dessins précis des sites, explique-t-elle. J’en ai respecté le moindre détail – emplacement des foyers, nombre de piliers, etc – pour une retranscription exacte. »

Aussi indispensable que la rigueur scientifique, le réalisme du rendu des matériaux et des couleurs exige bien des essais, parfois incongrus. Les toits de roseaux en fagots ont donné du fil à retordre à la maquettiste. « Le plexiglas gravé ne rendait pas assez d’effets de matière, raconte Laurie Michel. J’ai essayé de la corde et d’autres matériaux, jusqu’à trouver la solution : des poils de balais coupés en petits fagots ! »

Même patience et mêmes expériences pour les eaux du lac. Les visiteurs qui en admirent la couleur et l’impression de profondeur doivent leur étonnement à de longues recherches en atelier, dont Laurie Michel se souvient avec enthousiasme.


Entre science et enfance

Si chaque détail des maquettes est source d’émerveillement, c’est que la représentation en miniature de scènes de la vie quotidienne renvoie sans doute à l’enfance et au jeu. Elle offre
une immersion qui laisse place à l’imaginaire, et comme le dessin d’archéologie, rend accessible l’état des connaissances scientifiques. « Je me suis raconté la vie des habitants du bord du lac pour mettre en scène des moments de vie, confie Laurie Michel, mais toujours dans le cadre de la réalité et des faits. »


L’atelier Ducaroy Grange partage avec l’équipe du MALP cette approche sensible de la transmission des connaissances, que les outils numériques peuvent difficilement fournir. La reconstitution en trois dimensions sur laquelle on peut se pencher, et dont on découvre les détails peu à peu, provoque une émotion singulière, irremplaçable.


Les visiteurs du MALP en feront à nouveau l’expérience en 2025 avec l’exposition temporaire consacrée aux châteaux, qui leur proposera de beaux spécimens de maquettes.