Le MALP accueille une partie de l’exposition Roman de Renart de l’artiste voironnaise The Street Yeti.
En mélangeant les styles graphiques, l’artiste aime surprendre à chaque nouvelle exposition par la variété des thèmes et des techniques. Le sujet central de ses œuvres reste le bestiaire à travers sa dimension historique et symbolique.
Dans le Roman de Renart, le glissement vers l’animalité autorise toutes les dérives, même les plus licencieuses et dépravées.

Les adaptations
Les très nombreuses réécritures et adaptations du texte depuis le Moyen Âge ont fait disparaître la forme versifiée et enlever les passages les plus amoraux. The Street Yeti a voulu rendre ici au texte sa forme versifiée et restituer le ton du Roman de Renart, tout en proposant une version complète mais très synthétique à la façon des Reader’s Digest.

Archétypes sociaux
Le Roman de Renart dresse un tableau de la société médiévale rurale: paysans plutôt aisés, marchands s’en allant à la ville… Tandis que Renart représente le petit seigneur en révolte qui sème la pagaille, Noble le lion est l’incarnation de la justice qui cherche à tout prix à garantir la paix sociale dans son royaume. C’est pourquoi, plutôt que de punir Renart, il lui pardonne et lui donne sa chance, en échange de belles promesses de ne plus recommencer.
L’amoralité
La liberté du ton au Moyen Âge est bien plus grande qu’aujourd’hui. On se moque volontiers de l’Eglise, on évoque des agressions sexuelles sans filtre et en utilisant des ressorts comiques. Le texte originel est parfois vulgaire et licencieux, voir scatophile, ce que l’artiste a rendu ici par l’usage de mots argotiques et l’évocation des scènes censurées dans les adaptations récentes destinées à la jeunesse.
L’obsession de la faim
L’intrigue du Roman de Renart est centrée sur la recherche continuelle de nourriture. C’est elle qui pousse Renart à attaquer le poulailler, qui amène le loup à accepter de plonger sa queue dans le lac gelé ou sauter dans un puits, qui conduit l’ours à coincer sa tête dans un tronc et à se faire scalper. Les paysans eux, défendent leurs réserves de nourriture et cherchent à se débarrasser des animaux considérés comme nuisibles et prédateurs.
Exposition du 4 au 30 mars
Compris dans le billet d’entrée du musée